Le 22 août 1944, le colonel Metger signe à Estivareilles la reddition des troupes allemandes qui étaient stationnées au Puy-en-Velay. A partir de ce moment, la Haute-Loire et Craponne-sur-Arzon sont libérés du joug de l’Occupant.
Revenons un peu en arrière pour connaître les évènements qui ont conduit à la libération du territoire.
En 1939, à la suite de l’invasion allemande de la Pologne, la France et le Royaume-Uni déclarent la guerre à l’Allemagne nazi. Au printemps 1940, les troupes allemandes passent à l’offensive et entrent sur le territoire français. Le 14 juin 1940, la Wehrmacht pénètre dans Paris. La France est vaincue et signe l’armistice le 22 juin 1940. Le pays est alors divisé en deux zones : la zone occupée au nord, sous contrôle direct des Allemands, et la zone libre au sud, dirigée par le gouvernement de Vichy, collaborateur du régime nazi. La Haute-Loire se situe en zone libre, donc non occupée par les Allemands.
Mais cela change en 1942, puisque le 5 décembre de cette même année, la Wehrmacht s’installe au Puy-en-Velay. A partir de ce moment là, une résistance à l’occupant se forme dans les maquis. Ils mèneront plusieurs opérations sur le département allant de la diffusion de propagande anti-nazie à des affrontements directs avec l’occupant en passant par des opérations de sabotage.
A l’été 1944, les troupes allemandes se retrouvent acculées en raison des différents débarquements alliés (en Normandie, le 6 juin, et en Provence, le 15 août). Le 17 août, le colonel Metger reçoit l’ordre de repli à Lyon pour l’ensemble de la garnison allemande stationnée au Puy-en-Velay (environ 1000 hommes). Le 18 août, les Allemands prennent la route. Ils sont répartis en 3 colonnes: la première sous les ordres de Schwartz qui prendra la route à l’aube, la deuxième sous les ordres de Metger qui partira en fin de journée et la troisième sous les ordres de Coelle qui ne pourra jamais partir du Puy en raison de l’intervention du groupe de résistance Lafayette.
Le 18 août, les deux premières colonnes allemandes ont du faire face à 3 accrochages avec les maquisards. Ces derniers cherchaient à ralentir l’avancer de l’occupant afin de permettre à la Résistance de se regrouper au nord du département. Lors de cette journée, on dénombre 8 morts et 1 blessé chez les maquisards.
Le lendemain, les Allemands continuent leur progression en direction de Lyon. Les deux premières colonnes doivent faire face à plusieurs affrontements violents avec les maquisards à Chomelix, à Craponne-sur-Arzon, à Sauvessanges et aux Estables. Pendant ce temps, la troisième colonne signe sa reddition complète. A la fin de la journée, on dénombre un maquisard mort au combat (Claude LIARD, 15 ans) et deux résistants sauvagement exécutés à la sortie de Craponne (Emile dit “Milou” CHEVALIER et Jean VAURIS).
Le 20 août, la deuxième colonne allemande fait exécuter deux prisonniers en représailles des attaques de la veille aux Estables qui ont causés la mort de deux soldats de la Wehrmacht. Elle rejoint ensuite la première colonne à hauteur de Viverols. Sur tout le trajet jusqu’à Usson, les Allemands sont harcelés par les maquisards et les gendarmes du Lieutenant Sanvoisin. Un civil est tué au niveau de Viverols lors des affrontements entre les Allemands et la compagnie Hoche.
Le 21 août, les colonnes allemandes reprennent la route pour atteindre Estivareilles. Les affrontements sont virulents, entraînant la mort de 9 résistants. La Wehrmacht finit par rentrer dans le village d’Estivareilles et s’y retrouve piégée. Dans la nuit, le commandant Marey, qui mène la résistance de la Loire, rencontre le colonel allemand Metger. C’est dans un hameau d’Estivareilles que sont discutés les termes de la reddition allemande. Elle sera signée le lendemain.